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9 mai 1950, Robert Schuman signe l’acte de naissance de l’Europe

Le 9 mai 1950, par la déclaration dont nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire, Robert Schuman posait la première pierre de la construction européenne chargée dans un premier temps de mettre en commun la production d’acier et de charbon de la France et de l’Allemagne. Cet embryon de la future Union Européen avait pour ambition d’assurer le développement économique d’un continent ravagé par la guerre pour le bien-être des peuples et pour la paix, en Europe et au-delà.
 
« Cette production sera offerte à l’ensemble du monde, sans distinction ni exclusion, pour contribuer au relèvement du niveau de vie et au progrès des œuvres de paix. L’Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation de l’une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain. » 
Robert Sc human, 9 mai 1950
 
Acier, charbon… production de gaz à effets de serre… À cette époque, le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement ne faisaient pas partie des priorités de l’Union en devenir. 
 
Qu’en est-il aujourd’hui ? Le péril climatique, la pollution, la biodiversité en danger remettent profondément en question le modèle du développement économique et industriel à tout prix car il en va du bien-être des populations européennes et de l’avenir de la planète toute entière.
 
Face à ces enjeux écologiques et humanitaires, quelle déclaration Robert Schuman ferait-il en 2019 ? Il soutiendrait à n’en pas douter les objectifs ambitieux de l’UE de réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et mettrait la production d’énergies renouvelables et le développement durable au cœur du projet européen.
 
Mais il irait sans doute plus loin, liant le destin de l’Europe et celui de l’Afrique en proposant aux deux continents un pacte d’avenir commun fondé sur des échanges équitables, le respect des droits des êtres humains, des femmes et des hommes, l’exploitation durable de leur environnement et le maintien da la paix.
 
Aujourd’hui la crise migratoire s’enracine dans les guerres, les persécutions et la misère, demain elle risque de s’amplifier : la crise des réfugiés climatiques n’épargnera aucun continent. 
C’est aujourd’hui qu’il faut se mobiliser, c’est aujourd’hui qu’il faut s’engager, c’est aujourd’hui qu’il faut agir, c’est à la fin du mois qu’il faut aller voter pour une Europe plus forte, pour une Europe plus responsable, pour une Europe plus solidaire.
 
Yamina Benguigui
Présidente de l’Institut Robert Schuman pour L’Europe